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"Vivre au Liban tout en conservant
son idéal de jeunesse est une entreprise difficile. Combien d'ingénieurs, de médecins, d'avocats, de journalistes, de commerçants,
de chimistes, de professeurs ont gardé quelque chose de leur idéal de jeunesse ? De concession en concession, ils arrivent
à perdre le peu de principes qu'ils respectaient. Comment oseraient-ils se compromettre ou fâcher un collègue ou une personnalité
? Pourquoi émettraient-ils un avis qui risquerait de leur faire perdre des amis, des clients et donc de l'argent
à gagner?".
(...)
"Au Liban, nous avons besoin
d'un groupement qui serait à la fois un cercle d'études et un organisme de combat : un cercle d'études pour travailler
à partir de plans précis et de lois bien étudiées (les mots de développement et de planification retrouvent ainsi tous leur
sens), mais cela ne suffit guère. Les plans des experts Libanais et étrangers dans tous les domaines traînent dans les tiroirs
et les archives des dirigeants.
D'où la nécessité d'un organisme
de combat qui sache bien mener une campagne de presse, une journée ou une semaine de revendications, des conférences d'information
du public qui seraient autre chose que la lecture d'une étude technique quelconque.
Un groupement qui aurait enfin
le courage de dénoncer tout excès, tout abus, toute injustice et l'objectivité d'attaquer aussi bien l'évêque faux-monnayeur
que le membre d'une association musulmane trafiquant de médicaments, le ministre détourneur de fonds publics, l'officier sans
soucis matériels devenu courtier politicien, le fonctionnaire complice, le médecin malhonnête, le contrebandier devenu député
puis ministre, l'avocat -faussaire...
(...)
Arrêt des discussions oiseuses
et stériles sur nos origines phéniciennes ou arabes.
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Les idées et les principes sont toujours
magnifiques mais ils dépendent des individus qui les incarnent et surtout des actes de ces mêmes personnes.
Le Liban a besoin d'hommes qui croient
à leur idéal et qui possèdent la compétence, le courage et l'énergie nécessaires pour travailler au seul intérêt de la Nation.
"
Extraits
: "Le problème de la mobilisation de l'opinion, Pour un cercle d'étude doublé d'un organisme de combat", par le Dr
Emile Bitar.