Emile Bitar, une vie, un exemple, un projet pour le Liban
Les premiers médecins libanais : la santé et l'hygiène publique au Mont-Liban en 1914
Home
Accueil
Biographie
Témoignages
Gouvernement des jeunes 1970-1972
Ministre de la Santé
Livre
Parti Démocrate
Histoire de la médecine au Liban
Rhumatologue et professeur de médecine
Hôpital Dr Emile Bitar
Association des Amis d'Emile Bitar
Vision d'avenir et projet pour le Liban
Citations
Photos
Plan du site

 
 

LA SANTE ET L'HYGIENE PUBLIQUE AU MONT-LIBAN EN 1914

( A propos d'un manuscrit du Dr Georges Baz)

 

par le Dr Emile Bitar

 

 

 

 

Les rares études historiques concernant la médecine au Liban relatent qu'en 1916 les Ottomans désignèrent un directeur de l'hygiène de nationalité turque, Husni Mohieddine, auquel reviendrait le mérite d'avoir fondé au Liban la première organisation d'hygiène. En fait, il semble que cette organisation répondait aux voeux d'un grand nombre de médecins libanais dont le Dr Georges Rustom Baz, auteur d'une monographie écrite en français en 1914.

             Après les tristes événements de 1860, Rustom Baz (ancien conseiller personnel de l'Emir Bechir II durant les 10 années de son exil), quitta Beyrouth accompagné de sa femme née Hadba Fares lahoud pour s'installer définitivement à Gbeil. C'est tout près de là que naquit à Amchit le 31 décembre 1861, son second fils prénommé Georges. Les études primaires et secondaires de Georges Baz Collège des Pères Jésuites à Ghazir, poursuivies à Beyrouth en 1875 se terminèrent en 1878 à l'Université Américaine. Après avoir étudié l'anglais, il commenca ses études de médecine qui durèrent 4 ans. Diplômé en 1882, il passa brillamment l'examen du colloquium à Constantinople et revint au Liban pour exercer la médecine à Gbeil l'hiver et l'été à Deir el Kamar.

             Auteur de divers articles dans les revues Al-Machrek et Al-Mouktataf, il écrivit aussi dans le journal Al-Bachir une série d'articles de vulgarisation médicale qui furent édités par la suite par l'Imprimerie Catholique. En 1916, il fut exilé avec sa famille par les ottomans en Anatolie à Kirchéhir. Rentré au Liban en 1919, le général Gouraud le nomma médecin des écoles officielles de beyrouth. En marge de ses activités médicales, le Dr Georges Baz occupa pendant plusieurs années le poste de président du Conseil municipal de Gbeil. Il prit sa retraite en 1929 et décéda à Beyrouth le 3 mars 1956 dans sa 95 ème année.

             La monographie qui fait l'objet de cette étude ne fut jamais publiée. Elle comprend 5 grands chapitres : la pratique médicale, la santé publique, l'hygiène publique, l'hygiène sociale et les conclusions. Elle devait être adressée au gouverneur du Mont-Liban afin qu'il prenne des mesures nécessaires pour améliorer les conditions d'hygiène et de santé publique.

           Le premier chapitre, très varié, traite de divers sujets. il commence par une biographie de Darwich Adel Ahad BAz (cousin germain du grand-père de l'auteur) qui serait le premier médecin libanais. A la mort de son père Adel Ahad Baz et son oncle Gerios en 1807 dans des circonstances historiques bien connues, le jeune Darwiche n'avait que 4 ans. "Recueilli par son oncle, le père Youssef El Khazen qui devint plus tard évêque puis patriarche maronite, il fit ses études primaires à l'école de Ain Warka où il se distingua par son intelligence et le goût des belles lettres. Grâce à l'aide matérielle de son oncle il se rendit en Egypte pour poursuivre ses études à l'école de médecine de Abou Zaabel récemment fondée par le Dr Clot à la demande de Mohammad Ali Pacha. Il y passa 5 ans et rentra au Liban en 1831 pour commencer une carrière qui s'avéra brillante par la qualité des soins et les nombreuses qualités de coeur : doux, aimable, dévoué et généreux, il fut le type de médecin loyal et consciencieux. un touriste français à qui il avait procuré des soins au Collège d'Antoura lui a offert en guise de reconnaissance une montre en or et deux boîtes à pharmacie portatives en bois de noyer conservées jusqu'à cette date. Son diplôme et ses livres furent malheureusement brûlés lors des événements de 1840. Il décéda prématurément à l'âge de 40 ans." L'absence de documents et le témoignage de certains historiens tels que Rustom Baz (père de l'auteur) et Edmond Bleybel, ont mis en doute l'authenticité des faits.

 

 Rustom Baz écrit dans ses mémoires : "Darwich était le plus brillant de ses compatriotes. sa culture, son intelligence et ses connaissances étaient sans égal. Il perfectionna la médecine ancienne et devint le meilleur parmi les hommes de son temps. Célibataire, darwich mourut en 1853 à l'âge de 50 ans." L'école de médecine de Abou-Zaabel, fondée en 1828 n'admettait que des étudiants égyptiens dans les premières années. Une faveur spéciale aurait-elle été accordée à Darwich Baz ? Les problèmes politique de l'époque seraient-ils la cause la vie publique effacée de ce médecin qui aurait d^être mieux connu du grand public et des historiens de son temps ? Ou bien fut-il un brillant guérisseur cultivé et intelligent possédant par ailleurs des qualités humaines ?

 

 

LES PREMIERS MEDECINS LIBANAIS

 

 L'auteur évoque les figures des premiers médecins libanais. "Par la suite, 4 médecins libanais firent leurs études en Egypte grâce à l'initiative d'Ibrahim Pacha et de l'Emir Béchir. Ils rentrèrent au Liban en 1842 : Youssef Jalkh, Ibrahim Najjar, Ghaleb Khoury (Youssef Letayf n'est pas cité)". "Les gouverneurs du Liban ne songèrent nullement à utiliser leur science pour organiser dans le pays un service sanitaire", "deux d'entre eux, les meilleurs, habitèrent Beyrouth et brillèrent. Les deux autres vécurent dans la misère surtout au déclin de la vie."

Youssef Jalkh se fixa à Beyrouth puis à Baabda, rapide fut sa renommée et vaste fut son champ d'exercice, doué d'un caractère heureux et d'un sens clinique, il fut en outre un modèle parfait du praticien dévoué, consciencieux et charitable. Il composa en langue arabe un dictionnaire de termes techniques et de science naturelle, une monographie sur la galvanoplastie, une autre sur la photographie, la seule imprimée, et un poème médical dont il n'écrivit qu'une partie sur la botanique."

Ibrahim Najjar, qui avait terminé ses études à Constantinople fut nommé chirurgien chef de l'hôpital militaire de beyrouth, son talent et sa probité lui valurent une rapide renommée. Il écrivit deux ouvrages en langue arabe, l'un en 1847 est un abrégé de physique et d'histoire naturelle, l'autre de 60 pages, imprimé en 1966 est un traité de grossesse et de l'accouchement. Il disparut lui aussi prématurément entouré de l'estime publique".

 

 La naissance des deux facultés est relatée en ces termes : "L'enseignement de l'Université Américaine de Beyrouth créa dans le pays une nouvelle ère d'enseignement supérieur, pendant un quart de siècle environ, cette école resta sans rivale. En novembre 1883, l'Ecole Française fut fondée. La Faculté Américaine comprenait à l'époque outr les deux conciergeries, 18 pavillons. Le directeur-fondateur, Monsieur Bliss était un homme de grande valeur..." "La Faculté catholique a pris glorieusement son essor grâce à l'activité prodigieuse de son chancelier le Révérend Père Cattin. Admirablement organisée dans le voisinage de la forêt des pins de Beyrouth, elle est aujourd'hui dans toute sa perfection, la pépinière d'où sort chaque année un nombre considérable de médecins... Je n'ai pas l'honneur d'être l'élève de cette faculté florissante (je fus diplômé en 1882) écrit docteur Baz, je lui dois à plus d'un titre ce légitimé éloge et ce témoignage sincère de toute mon admiration"; " Je me fais un devoir d'évoquer ici la mémoire des professeur disparus de la faculté américaine : Vandyck, Post, Wortabet, Lewis, resteront à jamais célèbres parmi les générations à venir".

 

Les gouverneurs du Liban s'occupèrent-ils d'hygiène ?

"Un des gouverneurs du liban, Rustom Pacha, a décidé le déplacement des cimetières du voisinage des Eglises et des habitations. Première et dernière initiative en faveur de l'hygiène publique. cependant, seul de tous les dignitaires libanais qui se succédèrent pendant un demi-siècle, le très regretté Sélim Ammoun créa un mouvement d'enthousiasme en faveur de l'hygiène publique. le beau village de Jezzine situé au Sud du Liban fut son premier champ d'action. Il y réalisa des réformes hygiéniques précieuses..."

 

ASSOCIATION DE MEDECINS ET DE PHARMACIENS

 

"Le zélé ex-chancelier et les éminents professeurs de la faculté française de Beyrouth organisèrent en 1910 une Association de Médecins et de Pharmaciens dont ils établirent le siège social à Beyrouth. Cette Association dont j'ai l'honneur de faire partie reçoit dans son sein tout médecin et tout pharmacien diplômé habitant le Liban.. Grâce à l'activité de son conseil d'administration, elle s'est déjà faite vis-à-vis des autorités et du monde médical une brillante situation. elle a en outre entamé contre le charlatanisme médical et pharmaceutique au Mont-Liban quelques démarches qui, mal dirigées, resteront, nous le regretoons, entièrement stériles..."

 

CHARLATANS ET SAGES-FEMMES

Sous le titre de "Charlatans et Sages-femmes", le Docteur Baz constate "l'impunité a toujours encouragé ses parasites nuisibles de l'art; la plupart d'entre eux ne savent ni lire ni écrire; ils font métier de l'avortement criminel. L'infanticide ne leur est pas inconnu. trois conditions sont nécessaires à une action efficace. la première est l'obligation à tout médecin praticien de révéler à l'inspection sanitaire, si l'on en crée une, tous les charlatans ainsi que tous les cas d'avortements criminels. La deuxième est de considérer la dénonciation comme confidentielle; La troisième est de poursuivre les prévenus."; "Les sages-femmes au Liban ne sont pas moins nuisibles ni moins dangereuses. très ignorantes et très audacieuses, ces matrones ne possèdent aucune culture professionnelle, elles commettent les mêmes délits et en plus, n'ayant aucune conception de l'antisepsie ni de la simple propreté, elles infectent souvent les parturientes et les exposent aux plus graves dangers. devrions-nous leur interdire cette pratique illicite ? Jusqu'au jour où nous aurons des sages-femmes diplômées dans le pays, force à nous de les souffrir, de les surveiller sévèrement et de faire leur éducation dans la mesure du possible."

 

LA MEDECINE LEGALE

"Les médecins des départements tenaient lieu de médecins légistes dans les différentes expertises médico-légales; ces médecins incompétents ne savaient pas faire une enquête judiciaire d'après les règles de l'art ni formuler un rapport médico-légal de caractère scientifique. Le parquet est souvent embarrassé pour démêler la vérité et arriver à comprendre les décisions de l'expert. Les causes qu'on pourrait invoquer pour cette incompétence seraient dues à ce que l'enseignement médical de cette branche dans nos facultés est accessoire". Puis l'auteur invoque la vénalité et la malhonnêteté de certains d'entre eux;

 

LE SECRET MEDICAL

Le Dr Baz considère le secret médical comme un obligation supérieure et un devoir. il cite le Professeur Paul Brouardel de l'Académie de Médecine et un commentaire du Professeur Albert Laubin publié dans le journal des Praticiens en 1914.

 

LES INTERETS PROFESSIONNELS

A ce sujet, le Docteur Baz écrit : "La faculté devrait protéger les médecins contre les parasites de la médecine qui, tranquillement, dans tous les coins du Liban exercent illégalement et impunément la médecine, faisant chaque année plusieurs victimes humaines".

 

LES HONORAIRES MEDICAUX

 

            "La question des honoraires médicaux soulève quelques fois en justice un réel embarras". Le docteur Georges Baz rapporte un jugement du tribunal civil de la Seine, audience du 8 décembre 1884, 7 ème chambre, publié dans le concours Médical en août 1901 et qui stipule "le client qui ne paie comptant le médecin aux soins duquel il a recours, doit être considéré comme s'en étant rapporté aux notes du docteur pour constater le nombre de visites faites; En conséquence lorsque le client conteste le nombre de visites réclamées, c'est à lui qu'incombe la charge de la preuve."

 

            LES PHARMACIENS

Au sujet des pharmaciens de l'époque, l'auteur formule une critique bien sévère. "Le pharmacien au Liban est un indigène quelconque n'ayant d'autre culture que de savoir lire et écrire incorrectement. les pharmacies, boutiques malpropres, étroites, sombres, d'où tombe une pluie de poussières qui se mélangent aux potions ou pilules qu'on est en train de préparer et en outre misérablement montées et mal tenues. en effet, une épaisse couche de poussière couvre les flacons et les bocaux dont l'aspect est réellement dégoûtant; on trouvera des modèles frappants qui justifient ma description à Deir El Kamar, Moukhtara, Zouk, Amchit, Jounieh, Ghazir, Batroun; Les patrons de ces pharmacies se font souvent remplacer par un domestique entièrement étranger à l'art, auquel ils confient la préparation des médicaments pour avoir le loisir de faire une partie de tric-trac dans un café. je vois chaque jour dans ces dispensaires illicites des médicaments qu'ils formulent et composent eux-mêmes pour le consultant, le plus souvent pour un malade absent qu'ils n'ont jamais vu dont le messager leur a décrit la situation". Pour conclure, le Dr Baz propose "l'annulation.  au siège du Caimacamat de toutes les pharmacies dont les propriétaires ne sont pas diplômés". Que dirait le Dr Baz s'il apprenait qu'en 1968, la moitié des propriétaires de laboratoires des analyses biologiques sont des techniciens qui ne sont ni pharmaciens nui médecins ?

 

LA SANTE PUBLIQUE

Le deuxième chapitre concernant la santé publique commence par une visite à Deir El Kamar  : "Qu'on veuille visiter Deir El kamar la source d'Em-Nicolas ou Assarieh pour se faire une idée de l'état hygiénique de nos villes; dans ces lieux : malpropreté révoltante, ordures de toutes sortes, urinoirs et lieux d'aisance publique... Les voisins de la source crient miséricorde depuis 30 ans et crieront encore longtemps avant d'avoir obtenu l'assainissement de l'endroit. Aussi la fièvre typhoïde a-t-elle toujours frappé de préférence ces quartiers-là ". La vaccination anti-variolique est à rendre obligatoire. Aussi doit-elle être pratiquée tous les ans d'après les dernières données de la science par les médecins uniquement et non par des gendarmes ainsi qu'on le faisait auparavant et qu'on le fait encore actuellement".

"Faut-il oublier le paludisme ? Il sévit au Liban dans les foyers célèbres de Bauchrieh, Bourj Hammoud, Jdeidet El Metn, Wadi el Sitt."

 

L'HYGIENE PUBLIQUE

 

Le troisième chapitre de la monographie traite de l'hygiène publique; Le Docteur Georges Baz propose :

 1) un règelement sanitaire qui devrait interdire dans les milieux collectifs (églises, casernes, filatures de soie, établissement scolaires), le balayage à sec, régler les heures de travail, aérer largement une à deux fois par jour, enfin informer le public par de nombreuses inscriptions sur les murs et par les revues et les journaux libanais de l'importance des règles d'hygiène.

 2) De procéder après les réunions à la désinfection des salles avec des solutions antiseptiques et un balayage humide associé à un grand lavage, de procéder à la stérilisation des bancs confessionnaux, des bénitiers et des chaises. Les fiacres, omnibus, tramways, wagons de chemins de fer ne sont soumis à aucune inspection sanitaire, à aucune règle hygiénique." Il préconise par ailleurs le contrôle des vaches laitières. A ces mesures, il faut joindre une surveillance rigoureuse des conditions de logement (au point de vue de l'espace, de l'aération et de la propreté".

  

L'HYGIENE SOCIALE

 

 A l'hygiène publique succède le chapitre important de l'hygiène sociale et l'on ressent de l'admiration pour un médecin qui en 1914 parlait déjà des fléaux de son époque, la tuberculose et la lèpre et préconisait déjà une sécurité sociale, incitant les médecins à faire d'ores et déjà des études scientifiques et statistiques sur les maladies de leur pays.

 "Un seul libanais, l'Emir Aref Arslan, jeune homme intelligent et d'un goût scientifique, fut inspiré en 1913 alors qu'il était étudiant en médecine, de faire des recherches sur la lèpre tendant à contribuer à son étude clinique, à établir une statistique plus ou moins complète sur les différents lépreux de la montagne. Il fit distribuer par voie administrative des circulaires en forme de questionnaires qui malheureusement n'aboutirent à aucun résultat. Comme beaucoup d'autres, ce projet a échoué".

 "Un autre but de majeure importance à réaliser serait celui de dépister le plus grand nombre possible de tuberculeux pour arriver à généraliser les mesures de prophylaxie et à restreindre le nombre des malades, c'est pourquoi je propose la déclaration obligatoire de la tuberculose. il serait souhaitable que tous les médecins traitent gratuitement et surveillent de près tous les tuberculeux nécessiteux et que les Caisses Municipales de chaque Caimacamat fournissent les médicament nécessaires aux plus nécessiteux." Le Dr Baz propose déjà à cette date la création d'un médecine du travail : "Pour que la prophylaxie soit complète, il faut dépister le mal à son début d'où la nécessité de visiter régulièrement chaque mois toutes les collectivités, écoles, filatures à soie, ateliers, prisons".

  

CONSEILS PRATIQUES

 A la fin de cette admirable monographie écrite en février 1914, le Docteur Baz tire des conclusions pratiques :  

 1) Créer un bureau sanitaire qui serait confié à une personne compétente. cette création ne serait pas onéreuse, son rôle serait de s'occuper de toutes les questions sanitaires et hygiéniques.

 2) Doter la justice d'un médecin légiste dont la nécessité s'impose également si l'état du budget s'y prête, sinon confier au bureau sanitaire un rôle qui serait de s'occuper de toutes les questions ressortissant à la justice : expertises médico-légales, réaction sévères contre la pratique illégale de la médecine, poursuite des charlatans et des sages-femmes pour infanticides et avortements criminels, surveillance des pharmaciens et des médecins experts, protection du secret médical et défense des intérêts professionnels, déclaration obligatoire des charlatans et des pratiques criminelles, obligations à l'expert qui a rédigé de se spécialiser dans l'expertise médico-légale, obligation à l'expert qui a rédigé un rapport en cas de meurtre de soutenir les conclusions devant la cour criminelle, fermeture des pharmacies dont les patrons ne sont pas diplômés au moins dans les localités importantes, interdiction absolue aux non-diplômés d'ouvrir une pharmacie, obligation à tout pharmacien et à tout médecin de faire enregistrer au Conseil administratif son diplôme avant de s'installer et le présenter au maire de la commune pour le prévenir de son installation.

 Telles sont les grandes lignes sur lequel le bureau sanitaire à défaut d'un médecin légiste devrait asseoir sa conduite avec fidélité et conscience. "Je souhaite en terminant, que mon idée à l'exemple du grain trouve un terrain puissant pour sa culture, qu'elle y pousse par la chaleur des esprits enthousiastes, qu'elle se développe rapidement par la rosée bienfaisante des bonnes volontés et qu'elle devienne enfin de l'espérance de la veille, la réalité du lendemain."     

 C'est en ces termes que le Docteur Baz termine cette monographie. Nous y notons d'une part la conscience professionnelle d'un médecin seul en face d'un Etat inexistant prenant à coeur les problèmes de son temps, vivant admirablement son rôle de témoin, écrivant ce manuscrit avec l'espoir que les générations futures puissent y trouver un stimulant au travail.

 Nous tenons à remercier notre ami, le Professeur Camille Baz qui a bien voulu nous prêter cet important manuscrit qui constitue une page de l'histoire de la médecine libanaise.

 

                                                                   Professeur Emile Bitar

 

 

 

Retour à la page d'accueil : Histoire de la Médecine au Liban

 

Retour à la page d'accueil : Emile Bitar, un projet pour le Liban